Mes débuts de freelance n’ont pas été évidents

20 Juin 2018 | Vie de freelance | 4 commentaires

Lorsque l’on parle de la vie de freelance, ce sont toujours les belles histoires. On parle de ceux qui ont pu vivre de leur petite entreprise en trois mois. On met en avant ceux qui ont trouvé leur voie sans difficultés. Alors forcément, dans l’esprit collectif devenir freelance c’est simple. Ça peut être le cas mais ce n’est pas le mien.

En août, ma petite entreprise soufflera sa deuxième bougie. Déjà deux ans. J’ai avancé. J’ai évolué. J’ai grandi. Je suis épanouie. Et pourtant, mes débuts de freelance n’ont pas été évidents.

Il m’a fallu du temps pour démarrer

Rien ne me prédestinait à devenir chef d’entreprise. Je n’y avais jamais songé. Après mon master, je pensais chercher un CDI, dans une entreprise. Mais la vie est faite d’opportunités et de risques. À la fin de mon stage de fin d’études, la start-up dans laquelle j’avais passé six mois m’a fait une proposition qui allait tout changer. Un choix s’offrait à moi : travailler en freelance quelques jours par semaine pour un projet qui me faisait vibrer ou pointer au chômage. Je n’avais rien à perdre. Alors, j’ai attrapé la perche que l’on me tendait. Je suis devenue freelance en communication.

Je ne regrette pas mon choix. Je suis un peu plus heureuse chaque jour d’avoir choisi cette voie et pas une autre. Mais à ce moment-là je n’étais sans doute pas prête. Je ne savais pas où je mettais les pieds ni ce que le statut de freelance impliquait. Pendant plusieurs mois je n’ai rien fait. Vraiment rien. Je me laissais vivre. Je n’avais ni objectifs ni vision. Je ne savais pas qui était mon persona. Je n’avais pas réfléchi à mes offres. Le flou artistique.

Ça duré jusqu’au début de 2017. Et j’ai eu un déclic. Si je voulais vraiment vivre de ma petite entreprise, il fallait que je me bouge. J’ai acheté mon nom de domaine et j’ai créé mon site. J’ai mis à plat mes envies. J’ai fait le tri dans mes compétences et ce que je pouvais proposer. J’ai réfléchi à mon client idéal. Mais je n’avais toujours pas de vision.

Combattre le syndrome de l’imposteur

Les jours sont passés. J’avais toujours ma petite entreprise dans la tête. À longueur de journée. J’avais des centaines d’envies et d’idées. Mais j’ai aussi rencontré le syndrome de l’imposteur. Vous savez, ce moment où l’on a l’impression que l’on n’est pas à la hauteur. À cause de ce fichu syndrome, je n’arrivais pas à évaluer ce que valait mon travail. Je ne savais pas combien je pouvais facturer à mes clients. Cette question a été une grosse interrogation pendant plusieurs semaines. J’ai beaucoup lu à ce sujet, regarder les prix pratiqués par les autres communicants. Mais je n’étais pas à l’aise avec mon tarif. Je n’assumais pas.

Finalement, se lancer en freelance n’est pas inné. Il y a beaucoup d’aspects que je n’avais pas imaginés en démarrant. Et pour combler mes lacunes, j’ai décidé de me former. Après tout, c’est aussi un avantage lorsque l’on est à son compte : on apprend tous les jours ! J’ai suivi la formation d’introduction « Débuter en Freelance » de Livementor. En quatre cours, mon horizon s’est éclairci. J’ai imaginé très concrètement mon persona. Et surtout, j’ai enfin réussi à définir mon tarif journalier. Un tarif juste, honnête avec lequel je suis à l’aise. Il évoluera très certainement avec le temps. Mais pour le moment, je n’ai plus peur d’indiquer mon prix à mes clients. Parce que j’ai enfin compris une chose : mon travail mérite d’être payé à sa juste valeur.

Mon syndrome de l’imposteur a pris le large. Enfin, quand le moral est en berne, il revient vite à la charge. Mais je ne le laisse pas s’installer bien longtemps. Parce que ce syndrome de l’imposteur peut être paralysant. Et quand on est seule à mener sa barque, on n’a pas le temps d’être paralysé.

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Photo by Ivana Cajina on Unsplash

Vivre de son entreprise en freelance : une bataille de tous les jours

Il m’aura fallu quasiment un an pour structurer ma petite entreprise. Un an pour connaître mon persona, créer mon site internet et être à l’aise avec mon tarif journalier. Trouver des nouveaux clients a été compliqué la première année. Surtout pour une personne comme moi qui déteste (et ne sait pas) prospecter.

Partout, j’entendais « il faut que tu te fasses un réseau ». Mais les soirées de networking ne me mettent pas à l’aise. J’avais l’impression d’être dans une impasse. Bien sûr, j’avais la chance d’avoir un client régulier. Et ça, ce n’est pas donné à tous les freelances qui se lancent. Mais ce client ne pouvait pas être le seul. Premièrement, pour éviter le salariat déguisé et car il n’est jamais bon de mettre tous ces œufs dans un même panier. Alors comment trouver de nouveaux clients sans prospecter ? Je ne voyais plus qu’une solution : améliorer ma visibilité et mon ‘personal branding’.

À la rentrée 2017, je fais ce que je conseille à mes clients. Je réfléchis enfin à ma stratégie de communication ! Oui, il m’aura fallu un an pour appliquer mes propres conseils. Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Je crée ma page Facebook professionnelle. Et surtout, je me décide enfin à ouvrir un blog lié à mon activité professionnelle. Créer du contenu reste la meilleure manière (pour moi) de montrer mon expertise.

Plus le temps passe et plus je suis à l’aise. Je prends confiance en moi, en mon travail, en mon expertise. Je me sens pousser des ailes, prête à atteindre mes objectifs. Toutefois, je n’ai toujours pas une vision à long terme. Je ne sais pas où je serais dans 2, 5 ou 10 ans. Mais je sais ce que je veux faire et ce que je veux apporter à mes clients. C’est déjà une bonne chose. Chaque chose en son temps. Un pas après l’autre.

Malgré les difficultés, je suis plus épanouie que jamais !

Être freelance n’est pas tout rose. Ma petite entreprise est constamment dans mes pensées. Tous les jours, j’ai des nouvelles idées, des nouvelles envies. Tous les jours, je me pose des questions. Je me demande ce que je peux améliorer, ce que je peux changer, ce que je peux créer. En six mois, j’ai l’impression d’avoir fait un bon énorme. Parce que maintenant, je sais exactement ce que je veux faire. Et je pense que c’est le plus important lorsque l’on se lance à son compte.

Ces deux premières années ont été de véritables montagnes russes. Un jour, j’ai l’impression d’être au sommet du monde. Et le lendemain, je remets tout en cause. Mais je pense que c’est le cas pour chaque chef d’entreprise, non ?

Malgré les difficultés que j’ai pu rencontrer et que je rencontrerai dans l’avenir, je me sens plus épanouie depuis que je suis à mon compte ! Depuis que je suis freelance, je sais qui je suis. Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Je me sens heureuse. Et ça, c’est bien le plus important, n’est-ce pas ?

Alors non, mes débuts de freelance n’ont pas été évidents. La machine ne s’est pas mise en route dès les premiers jours. Il m’aura fallu plus d’un an pour trouver ma voie et ce que je veux transmettre. Mais aujourd’hui, j’avance. Je franchis des étapes chaque jour. Mes projets se concrétisent. J’ai hâte de voir ce que l’avenir me réserve !

Et toi, comment se sont passés/se passent tes débuts ?

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Photo by Annie M on Unsplash

4 Commentaires

  1. Chloé

    Complètement d’accord, c’est tellement important de trouver sa propre organisation ! Pendant longtemps, j’ai aussi essayé de suivre des horaires « classiques » de bureau et maintenant j’essaye de plus m’écouter. Et au final mes horaires sont naturellement plutôt classiques mais sans me mettre de pression, ça passe mieux. J’ai arrêté de mettre un réveil parce que je suis beaucoup plus efficace comme ça le matin (et je ne me réveille pas à midi pour autant), je profite du début d’après-midi pour sortir ou faire des taches « faciles » et j’ai un renouveau d’énergie en fin d’après-midi. Et si un jour je n’ai vraiment pas d’énergie ou d’inspiration, je fonctionne au ralenti, j’en fais un peu moins et tant pis, je sais que je serai plus efficace un autre jour.

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    • Clémentine Lavote

      Je te rejoins totalement Chloé parce que tu l’as lu, je suis comme toi :). Je mets toujours un réveil parce que le matin c’est vraiment mon moment mais il y a des jours, je l’éteins et je me rendors sans aucune culpabilité haha. Il faut savoir s’écouter. Je pense qu’il y a que comme ça qu’on peut réellement être efficace :).

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  2. Mélanie

    « C’est important de poser des limites pour pouvoir séparer sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Surtout quand tu travailles de chez toi et que ton conjoint est également à son compte. » > Je me retrouve tellement là-dedans ! Mon copain a commencé à entreprendre avant moi et au début c’était la cata. Il bossait tout le temps, j’en avais marre.

    Puis après je me suis lancée dans un projet aussi et c’était à mon tour de m’y mettre jusqu’à tard le soir (ce qui entre nous l’a pas mal fait marrer, moi qui lui faisais la morale). Désormais on a un meilleur équilibre et il est rare qu’on continue à travailler après manger, ni même le weekend.

    Mais ce n’est pas évident de trouver son rythme et son organisation, à vrai dire je les cherche encore haha Mais à force d’essais je vois les choses se dessiner peu à peu 🙂

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    • Clémentine Lavote

      Je suis contente de ne pas être la seule à être dans cette situation haha. Deux entrepreneurs dans une seule maison c’est pas toujours facile. Surtout que je bosse avec mon chéri sur son projet donc encore plus dur de bien séparer ^^. Mais je suis contente que tu y arrives, c’est important :). On ne bosse jamais le week-end ou des trucs qu’on peut vraiment pas faire en semaine comme des photos, ce genre de choses. Mais on le fait un minimum. La vie personnelle c’est bien trop important. Il faut savoir souffler et penser à autre chose.
      C’est plus facile à dire qu’à faire, je te l’accorde haha.

      Et ne t’inquiète pas, après deux ans d’entrepreneuriat, l’organisation ce n’est pas encore totalement ça. Je crois qu’on s’arrête jamais d’évoluer et d’apprendre ^^.

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