Claire Poirier rend le zéro déchet accessible

6 Juin 2018 | Entrepreneuses responsables | 0 commentaires

Après plusieurs reconversions, Claire Poirier a choisi de créer son propre métier : démocratiser le zéro déchet grâce à son entreprise Sakaïdé. Avec des ateliers, des conférences, des week-ends d’apprentissage et une boutique en ligne, Claire souhaite montrer que le zéro déchet est accessible à tous. Un projet entrepreneurial qui rassemble son expérience personnelle et ses valeurs !

Claire Poirier, l’entrepreneuse qui souhaite rendre le zéro déchet accessible à tous.

Bonjour Claire ! Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. Avant que l’on commence, pourrais-tu te présenter pour les personnes qui nous lisent ?

Bonjour Clémentine. Dévoreuse de la vie, je suis mariée et maman de trois enfants. J’ai fait des études en biologie des organismes et des populations. Malheureusement, je n’ai jamais réussi à trouver du travail dans cette branche. Alors, je me suis rapidement reconvertie pour devenir infirmière. C’est un métier exigeant et difficile mais je l’ai adoré. C’est un métier riche en relations humaines. Mais après 15 ans de pratique, je commençais à souffrir de cette profession. Je cherchais comment me reconvertir.

Pendant 3 ou 4 ans, j’ai eu des dizaines d’idées ! C’est à ce moment-là que le mode de vie zéro déchet est arrivé. Ça a énormément raisonné avec mes premières études. Et c’était proche de mes valeurs. En 2013, je découvre Béa Johnson et son livre. Avec ma famille, nous sommes déjà dans un processus de changement. Nous achetions nos légumes en AMAP et des colis de viande bio. J’utilisais des couches lavables pour ma dernière. Dans ma commune, la redevance incitative nous a également incités à produire moins de déchets. En février 2014, deux mois après avoir lu le livre de Béa Johnson, j’ouvre un blog, Sakaïdé, pour raconter mes expériences de famille zéro déchet.

Rapidement, le blog rencontre ses lecteurs. En juin 2014, une personne me demande où je trouve mes sacs à vrac. À l’époque, c’était impossible de trouver des sacs à vrac sur Google. Je me suis dit, tu sais coudre, tu fais tes sacs toute seule alors pourquoi ne pas les vendre ? Dès Octobre 2014, je me suis mise à vendre mes sacs à vrac made in France sur la plateforme Little Market. C’était le début de l’aventure Sakaïdé !

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C’est génial ! Peux-tu nous raconter comment tu es devenue l’entrepreneuse que tu es aujourd’hui et comment Sakaïdé a évolué depuis 2014 ?

Je suis devenue entrepreneuse par hasard. Je connais ce milieu car mon père, mon frère et mon mari ont été entrepreneurs. Je connais la difficulté de l’entreprenariat. Mais je me suis rendu compte que j’avais du mal à travailler sous la direction de quelqu’un. Je voulais être mon propre chef. Après mon expérience en tant qu’infirmière, je voulais me reconvertir. Cela m’a paru beaucoup plus simple de créer ma propre activité que de refaire des dossiers pour suivre une nouvelle formation. Alors je me suis jetée à l’eau !

Au lancement de Sakaïdé, j’étais encore salariée et je vendais mes sacs à vrac en parallèle.

Après un burn-out, j’ai décidé de ne plus avoir peur, de saisir cette opportunité et de me consacrer à plein temps à Sakaïdé.

En 2015, je participe à la conférence de Béa Johnson lors de sa venue à Nantes. Je témoigne également à une table ronde organisée par We Do Good et à une conférence de l’école d’Architecture de Nantes pendant la semaine Européenne de la réduction des déchets.

En 2016, le zéro déchet fait un bon en avant. J’interviens lors d’une conférence d’une communauté de commune de Maine et Loire afin d’expliquer le zéro déchet. À ce moment-là, j’ai une prise de conscience. Je veux développer des ateliers, en complémentarité avec la vente de sac à vrac, pour rendre le zéro déchet accessible à tous.

Aujourd’hui, j’organise régulièrement des ateliers de fabrication de cosmétiques ou produits ménager zéro déchets, je participe à des conférences, je propose des week-end d’apprentissage du zéro déchet et je vends toujours mes sacs à vrac, mais sur mon site maintenant.

Pourquoi as-tu choisi cette voie plus responsable ?

Simplement car cela correspond à mes valeurs. Quand j’étais plus jeune, je rêvais d’être garde d’une réserve et protéger la nature. Je ne supporte pas le mal que l’on fait à notre planète. Pour autant, je ne suis pas une personne militante, je ne vais pas manifester ou faire des pétitions. J’admire ceux qui le font mais cela ne me correspond pas. Je suis quelqu’un d’action, qui a besoin d’avoir un impact direct. Pendant des années, j’ai été un peu frustrée de voir que l’écologie ne passait que par le prisme du militantisme. Aujourd’hui, je sens que les gens sont prêts à participer à une autre façon de voir l’écologie, une façon plus pragmatique. Je crois, qu’inconsciemment j’ai attendu que le monde soit prêt à voir l’écologie différemment pour me lancer.

Que souhaites-tu apporter à tes clients à travers tes ateliers, tes week-ends ou tes conférences ?

Je veux leur montrer que c’est possible ! J’entends très régulièrement « c’est génial ce que tu fais mais moi je n’ai pas le temps, pas la place, je n’habite pas au bon endroit ». Il n’y a pas besoin de tout ça pour se lancer dans le zéro déchet. J’aimerais donner envie aux gens, leur apprendre de nouvelles choses, les faire évoluer et surtout leur faire accepter leur volonté de faire leur part pour notre planète.

Dis-nous Claire, quelle a été ta plus grande réussite ?

Comme toutes les mamans je dirais mes enfants ! Du côté professionnel, c’est de pouvoir occuper mon temps avec une activité qui correspond à mes valeurs : l’écologie, la bienveillance et les relations humaines.

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Tu organises ton premier week-end zéro déchet les 23 et 24 juin. Peux-tu nous en dire plus ?

J’adore transmettre ! Quand je fais un atelier, je me sens toujours un peu frustrée car en 2h, je ne peux transmettre qu’une ou deux recettes et quelques astuces. Je trouve ça vraiment trop court. Pour me lancer dans l’animation d’ateliers en cosmétiques naturels, j’ai suivi 90h de formation avec une semaine en présentiel. Cette semaine m’a vraiment boosté ! J’ai eu envie d’offrir la même chose aux personnes qui ont envie de connaître et peut-être se lancer dans le mode de vie zéro déchet.

Le premier week-end zéro déchet aura lieu les 23 et 24 juin à Sucé-sur-Erdre. Deux jours entiers pour s’initier au zéro déchet, apprendre et échanger. Durant le week-end, nous réaliserons plus de 20 recettes de produits les plus utilisés au quotidien (soin pour le corps, les cheveux, le visage et produits d’entretien). Chaque participant repartira avec ses produits et les recettes pour pouvoir les refaire une fois chez lui. Nous aurons également deux activités : un atelier cuisine et anti-gaspi avec le chef Eric Chisvert le samedi soir et une cueillette de plantes sauvages comestibles avec Emmanuelle Guilbaudeau, herboriste de Terraherba, le dimanche après-midi.

Et pour aller encore plus loin, j’accompagnerais tous les participants durant 6 mois afin de les aider à réduire leurs déchets au quotidien.

Quelle belle idée ! Avant de se quitter, quel est ton objectif pour 2018 ?

Organiser d’autres week-end zéro déchet ! Le prochain aura sûrement lieu cet automne. Mais surtout développer Sakaïdé et rendre ma petite entreprise viable.

Merci Claire de t’être prêtée au jeu de l’interview.

Et si tu souhaites découvrir Sakaïdé, tu peux retrouver Claire sur son site internet et sa page Facebook !

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